Trois quarts de siècle ont passé…
Souvenons-nous. Le 18 août 1944, la guerre touche à sa fin. Dans le pays, les tensions sont vives, les passions violentes. La veille dans la journée, le bourgmestre de Charleroi, collaborateur de l’occupant, sa femme et son fils ont été assassinés à Courcelles sur la route allant de Monceau s/ Sambre à Trazegnies, au lieu-dit le Rognac. Les représailles sont immédiates. Un passant est abattu sur les lieux. Arrestations, meurtres, incendies se déploient aux alentours.
Dans la nuit suivante, une vingtaine de personnes sont arrêtées par les rexistes et emmenées à l’endroit où le bourgmestre a été tué. Ces personnes étaient des personnalités connues dans la région, des « notables » de la cité, des hommes, des femmes de convictions philosophiques et religieuses différentes. Parmi eux, le Chanoine Pierre Harmignie, doyen de Charleroi. Ils passent la nuit dans la cave d’une maison toute proche. Pendant qu’un important dispositif de matériel et d’hommes armés se met en place au dehors, ensemble ils se préparent à mourir. Appelés un à un, ils seront sauvagement abattus par balles au sortir de la maison et traînés jusqu’au talus de l’autre côté de la route.
Sorti le dernier, le Chanoine Harmignie prononce, au nom de tous, ces paroles bien connues : « Je meurs et nous mourons tous pour que la Paix vienne dans le monde et pour que les hommes s’aiment entre eux. » Refusant de se laisser anéantir par la peur, la souffrance ou le désespoir, tous, croyants ou non, ont fait don de leur vie au nom d’une humanité déjà victorieuse du mal et de la mort.
Nous commémorons en cette année 2019, le 75ème anniversaire de ces événements. Ils sont restés très présents dans l’esprit et le cœur du peuple carolorégien et il ne lui est pas permis de les oublier.
Ils sont inscrits dans le patrimoine culturel et spirituel de la région. A l’intérieur du monument civil érigé à l’endroit de la tragédie, 19 stèles évoquent les noms des dix-neuf victimes. La cave où celles-ci ont été enfermées est un lieu de prière et de recueillement.
A Charleroi, dans la basilique Saint Christophe, mémorial dédié aux victimes, l’immense mosaïque du chœur inspirée par l’Apocalypse révèle, dans le Christ, la victoire du bien sur le mal, de la vie sur la mort. « Je mettrai devant toi la vie ou la mort, choisis la vie. » Deut. 30,19
A l’heure où des tendances extrémistes, des idéologies destructrices semblent resurgir, il est bon de rappeler que la Paix ne se construit pas par la violence mais par le don de soi et le respect de l’humanité.
Nous ferons mémoire de ces événements :
> A Courcelles, le dimanche 18 août :
10h00 : Formation et départ du cortège officiel à la Maison de la laïcité (rue Vandervelde, 5 à Souvret)
10h30 : Cérémonie d’hommage aux victimes au Monument (rue des Martyrs à Courcelles).
10h45 : Célébration eucharistique présidée par Mgr Guy Harpigny, évêque de Tournai, à la Maison des Martyrs (26, rue des Martyrs).
Après la messe, rencontre amicale et projection vidéo.
> A Charleroi, en la Basilique Saint Christophe :
Le dimanche 25 août à 10h30 : Célébration eucharistique par l’abbé Luc Lysy, doyen principal et l’abbé Pierre MAYENCE.
Hommage à Monsieur le doyen HARMIGNIE et à ses compagnons.
Du 20 au 29 août : Exposition « Lueurs d’Apocalypse » en la Basilique Saint Christophe de 10 à 13h et de 15 à 18h.
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