La Ville de Charleroi a enfin pris les choses en main concernant la protection de notre chapelle Notre-Dame des Affligés à Jumet. Après avoir approché quelques conseillers communaux pour les informer de la situation dramatique vécue par ce bâtiment classé; une interpellation au conseil communal a eu lieu et les services de la Ville sont intervenus le 19 septembre pour déployer une bâche de protection sur la toiture vétuste, en attendant, nous l’espérons, qu’une nouvelle toiture recouvre cette belle chapelle.
Voici l’article de Christian Draguet : Sauvetage provisoire de ND des Affligés à Jume, publié sur le site de notre diocèse : http://www.diocese-tournai.be/promos/3749-jumet-nd-des-affliges-patrimoine-en-danger.html
Le culte de Notre-Dame des Affligés est très ancien et il est le reflet de la spiritualité de l’époque. L’actuelle chapelle octogonale datant de 1677 a d’ailleurs succédé à une antique chapelle de bois. Depuis plus de 350 ans, des pèlerins, venus entre autres de Nivelles et Bruxelles, ont afflué vers elle ; jusqu’à une époque toute récente, la proximité immédiate de l’Hôpital Civil de Jumet, aujourd’hui démoli, n’a fait que conforter sa vocation de recours à la Dame de ceux qui connaissent des moments difficiles.
Le 19e siècle ne fut d’ailleurs pas en reste quant au déploiement des hommages rendus à Notre-Dame pour ses intercessions lors de la grande procession de la fête de l’Annonciation, le 25 mars, et lors de la fête de la Visitation. Le pape Clément XI accorda d’ailleurs des indulgences particulières à cette chapelle. Elle est aujourd’hui une chapelle de passage.
Dégradations inquiétantes
Le bâtiment, vieillissant certes, connut une importante restauration en 1870. Mais avec la disparition de l’Hôpital Civil, il perdit la barrière naturelle qui le protégeait des vents et bourrasques venant de l’ouest. Faute de protection robuste, les ardoises se sont envolées et le plancher de support du plafond peint copieusement arrosé, au point donc de laisser la pluie pénétrer dans la chapelle octogonale et dans le porche d’entrée.
Situation dramatique car en sus, le splendide autel baroque et les lambris de chêne, ameublement d’époque unique chez nous, étaient menacés ; les ex-voto du porche s’étaient même détachés des murs gorgés d’eau si bien que l’autorité religieuse locale, le doyen de Jumet, préféra ne plus autoriser l’accès de la chapelle aux personnes de passage.
En visite du lieu le 18 août dernier, le président de fabrique, accompagné d’un passionné local, découvrit un spectacle affolant : des fientes de pigeons, du plâtras et des ex-voto jonchant le sol. A la veille des Journées du Patrimoine, ce passionné lança via la presse et les réseaux sociaux une campagne de sensibilisation qui remonta jusqu’au Conseil communal du 2 septembre, sous forme d’interpellation.
Mesures provisoires
En attendant mieux, la fabrique d’église demandait une nouvelle bâche après que trois autres protections aient rendu l’âme faute de consistance (la dernière a agonisé voici plus de cinq ans). En 2018, une bâche fut achetée par la ville mais ne parvint pas jusqu’au toit de la chapelle.
Il devenait donc insoutenable que cette perle du patrimoine « carolo » continue à s’effondrer par abandon. Les édiles communaux, désormais convaincus, ont décidé de se battre aux côtés de la fabrique et du doyen de Jumet.
Vidée de ses bancs et de ses chaises, nettoyée de ses déchets polluants, équipée de bassines pour récolter les eaux de pluie, la chapelle avait été rendue au culte en période de canicule pour mieux répondre encore à sa vocation de chapelle de passage. Le jeudi 29 août, un chapelet regroupait autour du doyen plus de trente personnes pour demander à Notre-Dame des Affligés de sauver sa vénérable maison.
Suite à cette mobilisation, des solutions provisoires de sauvetageont été prises. Le 19 septembre dernier, la toiture hexagonale a été protégée par deux bâches rectangulaires transversales. Un nid de guêpes présent dans le lanterneau sera lui détruit d’ici peu, ce qui permettra de terminer le bâchage. Grâce à ces mesures, aucune trace d’eau n’a été détectée dans les jours qui ont suivi, malgré de fortes pluies, et les bassines ont ainsi pu être ôtées.
Christian Draguet,
Président de la Fabrique d’église
Saint-Sulpice de Jumet Chef-Lieu
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